Au tournant du XXe siècle, la notion de possibilité s’impose chez les écrivains comme un moyen inédit de comprendre l’existence humaine et de définir sa trajectoire. De Proust à Sartre, en passant par Musil, Gracq et Queneau, les romanciers ont la conviction que la réalité vécue ne recouvre pas la totalité de l’expérience, qu’un « supplément » d’existence se trouve à la portée de celui qui dispose de suffisamment de mobilité et d’imagination pour se lancer sur la voie de la plus belle des aventures : celle de la vie rêvée.